Durée d’assurance, minimum contributif, réversion, taux plein, coefficient de solidarité … Pour comprendre sa future retraite, encore faut-il en maîtriser le jargon ! Un article du Monde nous explique 10 des termes employés dans les réformes des retraites.
Age légal
Age minimal auquel il est possible de toucher sa pension de base, dans le cas général. Actuellement fixé à 62 ans, il ne devrait pas être modifié par la réforme. Certains peuvent toutefois partir avant.
Exemples : ceux qui ont commencé à travailler tôt et bénéficient d’une retraite anticipée pour carrière longue, ou encore les fonctionnaires de catégorie « active » (dont l’emploi présente un risque particulier ou de fatigue exceptionnelle).
Age du taux plein
Age auquel la pension est accordée sans décote. Dans le système actuel, vous l’atteignez soit automatiquement entre 65 et 67 ans (cet « âge du taux plein automatique » varie selon les générations), soit dès lors que vous avez à la fois au moins 62 ans et la durée d’assurance requise pour votre génération (par exemple 167 trimestres pour ceux nés entre 1958 et 1960).
Coefficient de solidarité
Malus de 10 % appliqué, depuis janvier 2019, aux pensions complémentaires Agirc-Arrco des salariés prenant leur retraite dès lors qu’ils remplissent les conditions du taux plein. Cet abattement est temporaire, il est subi trois ans maximum. Pour y échapper, il faut décaler son départ d’au moins un an. Les retraités modestes en sont exemptés.
Décote
Abattement définitif appliqué à votre pension de base si vous n’obtenez pas le taux plein. La minoration : 1,25 % par trimestre vous manquant pour atteindre le taux plein, dans la limite de 25 %. A l’inverse, votre pension de base peut bénéficier d’une surcote (1,25 % par trimestre dans la plupart des régimes) si vous continuez à travailler alors que vous avez dépassé à la fois l’âge légal et le nombre de trimestres requis.
Durée d’assurance
Nombre de trimestres à votre compteur, tous régimes confondus. La durée d’assurance comprend tous les trimestres validés : aux périodes réellement cotisées s’ajoutent donc les trimestres de chômage, de maladie, de maternité, les trimestres pour enfants, etc.
Minimum contributif
Pension de base minimale accordée automatiquement aux ex-salariés du privé touchant leur retraite à taux plein. La condition pour y avoir droit : que le total des pensions, de base et complémentaires, ne dépasse pas 1 177,44 euros par mois. Son montant, 695,59 euros maximum, varie en fonction des trimestres validés au régime général et de ceux réellement cotisés. Il existe pour les fonctionnaires un équivalent appelé « minimum garanti ».
Minimum vieillesse
Désormais appelé allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), le minimum vieillesse est généralement versé à partir de 65 ans aux seniors très modestes. Son montant maximal, 868,20 euros pour une personne seule actuellement, doit être porté à 903,20 euros au 1er janvier 2020. Il s’agit d’une allocation différentielle : vous touchez la différence entre le niveau maximal de l’ASPA et vos ressources.
Pension complémentaire
Retraite venant s’ajouter à la retraite de base. Pour les salariés, la complémentaire est par exemple gérée par l’Agirc-Arrco. Elle peut constituer une part importante de la pension totale – il n’est ainsi pas rare qu’elle en représente plus de la moitié pour les cadres supérieurs et les libéraux. Ces complémentaires doivent disparaître avec la réforme, une seule pension serait alors versée. Les droits acquis dans les régimes actuels (dont l’Agirc-Arrco) ainsi que ceux acquis au régime de base (le régime général) seront convertis en points avec le nouveau régime.
Pension de réversion
Pension que peut toucher un veuf ou une veuve après le décès du conjoint, en plus de sa retraite personnelle, s’il en a une. Dans le système actuel, il s’agit d’une fraction de la pension du défunt. Le taux de réversion et les conditions varient aujourd’hui selon les régimes, mais les règles doivent être harmonisées par la réforme.
Répartition
Dans un système par répartition, les pensions des retraités actuels sont financées par les cotisations des actifs actuels. A l’inverse, dans un système par capitalisation, chacun épargne directement pour sa propre pension, collectivement ou individuellement. Le système de retraite obligatoire français est basé sur le principe de la répartition et doit le rester malgré la réforme.
Source : Aurélie Blondel – Le Monde